Lundi. La crise de la dette américaine, le cafouillage des partis politiques à trouver une entente, la dépréciation de la note triplement parfaite (AAA) par une agence de cotation, oui, la crise financière fait plonger les bourses. On nous inquiète avec l’économie, le crédit, le PIB, la récession qui revient comme une vague inévitable.
Mardi. Les bourses sont repartis en hausse… Ouf! Cette nouvelle crise pourrait avoir été évitée. Reprenons le cours normal de nos vies.
Mercredi. Nouvelle chute (probable). L’économie mondiale est un véritable yo-yo ces jours-ci. De nouveau la peur, l’anxiété.
Les vraies catastrophes
Depuis plusieurs années, Haïti est ravagé par une séquence malheureuse de désastres naturels, sans oublier quasiment un siècle de dictature et de régimes corrompus. Les efforts incessants pour reloger et nourrir les réfugiés, pour reconstruire peu à peu les infrastructures et pour relancer l’économie sont sans cesse arrêtés par de nouveaux sinistres. Le discours du 8 août de Barack Obama est sans doute la nouvelle qui concerne ce peuple le moins du monde.
Dans la corne de l’Afrique, particulièrement en Somalie, les millions de déplacés qui s’entassent dans des conditions totalement inhumaines dans ce qu’on ose encore appeler des camps de réfugiés n’ont assurément pas une seule minute pour penser à la crise financière mondiale… Ils ne sont préoccupés, comme les animaux, eux et leurs proches, que de ce qu’ils pourront ou non se nourrir aujourd’hui ou demain ou peut-être pas. Survivre.
Les milliers de manifestants, dans plusieurs villes de Syrie, qui réclament pacifiquement des réformes et la fin de l’oppression par une dictature qui va jusqu’à massacrer des dizaines et des dizaines d’entre eux, d’un régime indigne d’une société du XXIe siècle, ne sont pas disposés à entendre les plaintes des riches occidentaux qui pleurent de voir leurs actions perdre de la valeur.
L’inquiétude et la peur
Dans toutes les parties du monde, du Nord ou du Sud, l’écart entre les riches et les pauvres s’accentue. Que la Bourse chute un jour, les riches perdront des grenailles, les petits épargnants verront peut-être fondre leur retraite, un certain pourcentage d’individus seront vraiment mal-pris. Nous aspirons à ce que tout ceci finisse par passer pour que nous puissions reprendre notre train de vie, notre envolée vers plus d’avoirs, plus d’actions, plus d’argent.
En Angleterre, les jeunes, ceux à qui on fait miroiter les bienfaits de la consommation excessive et qui n’en auront sans doute jamais les moyens, en ont eu marre, ils sont sortis et ont décider de casser.
Nous sommes à un moment décisif de l’histoire de l’humanité. Depuis des siècles, la meilleure façon d’améliorer la qualité de vie passe par l’amélioration du niveau de vie. Mais nous arrivons cependant à la fin de ce que la croissance économique peut faire pour les pays industrialisés. Les mesures concernant le bien-être et le bonheur n’augmentent plus [avec] la croissance économique. (Equality Trust)
Jusqu’à présent, avec le printemps arabe, les manifestations pour la liberté et la dignité ont pris leur envol, sans aucun essoufflement, dans des pays où cela semblait inévitable. Le fait que des émeutes surviennent en Angleterre, à Londres et ailleurs dans le pays, devrait nous inquiéter partout. Richard Wilkinson, fondateur de Equality Trust, dit :
Ce type d’émeute était inévitable dans un pays dont les questions d’inégalité sont si importantes et où la confiance envers les autorités a été récemment brisée. L’écart entre les 20% des plus riches et les 20% des plus pauvres au Royaume Uni est deux fois plus grand qu’en Suède, en Norvège et au Japon. » (Traduction libre. Source)
Le problème des inégalités sociales est assurément l’un des grands défis de l’avenir pour toutes les sociétés. Notre Canada, avec l’idéologie conservatrice actuelle, ne peut qu’accélérer ce processus, en coupant comme il le fait dans les programmes sociaux et en réduisant les impôts des riches et des grandes corporations.
Une meilleure cohésion existe au sein des sociétés qui affichent les plus faibles écarts de revenus entre les riches et les pauvres : la vie au sein de la communauté y est plus forte, les niveaux de confiance sont plus élevés et la violence est moindre. La majorité de la population semble bénéficier d’une plus grande égalité. (Equality Trust)
Notre monde est balayé par plusieurs catastrophes humanitaires. Elles sont comme des tsunami, ces vagues gigantesques qu’on connaît bien maintenant et qui emportent tout. Mais la bonne nouvelle, car il y en a une, c’est que la vague finit par se retirer. En se retirant, elle a transformé le paysage qui paraît dévasté, comme une fin du monde. Peu à peu, la vie revient. Des humains se lèvent, agissant en solidarité; des voisins se mettent ensemble, touchés par le mal et éveillent les consciences uniquement par leur force de vie et par les liens qui sont tissés par le malheur. La dévastation apparente ne peut que laisser place à la nouveauté… Un cataclysme, qu’il soit naturel, humain ou boursier, est occasion de changer, de revenir aux valeurs de base.
Nous formons l’humanité désormais liée entre elle comme dans un village planétaire. Nous faisons face à une nouvelle invitation, celle de retrouver le sens de la fraternité humaine, fragile, précieuse, qui ne peut demeurer engagée dans l’individualisme, le consumérisme et le néo-libéralisme sans nous supprimer nous-mêmes à petit feu.
Bravo Jocelyn! Remarquable et si simplement vrai!
Ben oui… Difficile de dormir, hein ? :/
Ce à quoi nous devrions revenir, ce sont aux vraies valeurs chrétiennes telles qu’enseignées par Jésus-Christ lui-même. La fraternité humaine, n’est-ce pas ce que le Seigneur a voulu pour nous?
Nous y sommes bien loin dans ce monde matérialiste, païen et décadent. Des fortunes colossales appartiennent à une poignée d’individus tandis que la famine ronge des peuples entiers. Comble de la misère: des vivres destinés à la Somalie, pays d’Afrique le plus durement touché, sont volés. L’Onu enquête.
Nous vivons dans ce monde chaotique parce que nous avons expédiés nos principes aux oubliettes, dont la plus importante vertue est la Charité.
bonne soirée,
Anne